Le Budget est l’instrument par lequel l’État ou les collectivités territoriales hiérarchisent leurs priorités politiques et les traduisent en moyens d’action. De par son rôle politique et économique, il constitue le moyen de mise en œuvre d’un programme d’action et doit obéir à des principes clairs dont celui de la sincérité budgétaire. Ce principe suppose que le budget doit être exhaustif, cohérent et que les informations financières fournies par l’État doivent être exactes. Le budget étant une prévision de recettes et de dépenses élaborées sur la base d’hypothèses, il est sensible aux facteurs qui pourraient remettre en cause ces hypothèses. Ces facteurs constituent des risques susceptibles de perturber l’atteinte des prévisions de recettes ou augmenter le niveau des dépenses.
Le risque budgétaire se définit comme un facteur pouvant entraîner un écart entre les prévisions de recettes et/ou de dépenses et leur réalisation effective au cours d’un exercice budgétaire. Ils comprennent les chocs potentiels sur les recettes, les dépenses, les actifs ou les passifs de l’État qui pourraient ne pas être traduits dans les prévisions budgétaires. La réalisation de tout ou partie d’un risque pourrait entraîner des dépenses additionnelles du Gouvernement, une augmentation de la dette publique, des difficultés de refinancement ou une diminution du niveau des recettes budgétaires. Pour une bonne planification budgétaire et une prise en compte complète des éléments d’appréciation qui sous-tendent les prévisions budgétaires, l’identification, l’analyse et l’évaluation des risques, accompagnées de propositions de mesures d’atténuation, constituent une dimension importante de la programmation budgétaire.
Le processus d’assainissement des finances publiques amorcé par le Gouvernement depuis 2016 est à une étape avancée. Il fait l’objet d’un suivi rigoureux et d’une actualisation constante suite aux recommandations formulées par les différentes évaluations internationales. Ainsi, la gestion des risques budgétaires a connu des améliorations à la suite de l’évaluation de la Transparence des Finances Publiques (FTE) du Fonds Monétaire International (FMI) en juillet 2021. L’évaluation du FMI a conduit à l’adoption et à l’implémentation du nouvel outil d’analyse des risques budgétaires et à l’élargissement de leurs champs d’analyse. La coordination des actions de gestion des risques budgétaires a également été renforcée avec la création du Comité National de Suivi des Risques Budgétaires (CNSRB). Ces améliorations s’ajoutent aux réformes majeures mises en œuvre par le Gouvernement pour renforcer le dynamisme de l’économie, améliorer les recettes publiques et assurer la maîtrise et la bonne qualité des dépenses.
Toutes ces actions ont conduit à un renforcement de la résilience de l’économie béninoise et permis de retrouver très vite son dynamisme de croissance dès 2021 malgré les effets persistants de la pandémie de la COVID-19 dans les autres régions du monde. On note également une hausse des recettes fiscales et du taux de pression fiscale ainsi qu’une maîtrise du déficit budgétaire.
Dans la dynamique d’une amélioration constante du mécanisme de suivi et de gestion des risques budgétaires, la troisième édition du document portant analyse des risques budgétaires met l’accent sur les risques majeurs identifiés dans le document de cartographie des risques budgétaires, les décrit suivant un canevas proposé par le FRAT (Fiscal Risk Assessment Tool), un outil d’évaluation des risques, d’analyse de leur probabilité de survenance et de leur impact probable sur l’économie nationale. Il présente également pour chaque risque, les mesures d’atténuation en cours ou envisagées.
Outre l’introduction et la conclusion, le document est structuré autour de huit sections. Après avoir décrit les évolutions récentes des performances de l’économie nationale et présenté le processus d’identification et d’analyse des risques dans la section 1, les sections 2 à 8 sont consacrées chacune à l’examen d’une catégorie de risque. Ainsi, la section 2 traite des risques macroéconomiques alors que la section 3 aborde les risques financiers. Les risques liés à la dette publique et les autres risques budgétaires spécifiques à la dette publique sont étudiés respectivement dans les sections 4 et 5. La section 6 est dédiée aux risques spécifiques. Les sections 7 et 8 examinent respectivement les risques de catastrophe naturelle et les autres risques budgétaires spécifiques.
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