Adoption de l’avant-projet de loi de finances pour la gestion 2026 en Conseil des ministres en sa séance du mercredi 10 septembre 2025

Le projet de loi de finances pour la gestion 2026 qui vient d’être adopté par l’exécutif sera déposé dans les prochains jours sur le bureau de l’Assemblée nationale pour examen et vote. Il ambitionne de consolider les principaux leviers de l’économie nationale et d’offrir un cadre budgétaire qui place le citoyen au cœur de l’action publique. 

Une économie en croissance et maîtrisée

Les orientations économiques et budgétaires définies sont focalisées sur le renforcement des facteurs clés de la transformation structurelle de l’économie nationale et une meilleure approche budgétaire de redistribution des fruits de la croissance économique pour plus d’équité et de justice sociale. Le présent projet a donc vocation à permettre la poursuite des actions de diversification de l’économie, par le développement du secteur industriel, touristique et des infrastructures, ainsi que le renforcement du capital humain et des actions sociales.

Le taux de croissance économique en 2026 s’afficherait à 7,5% tout comme celui projeté pour fin 2025, tiré entre autres par : (i) un secteur agricole dont l’activité resterait robuste, grâce aux initiatives de soutien à la mécanisation agricole, l’accès aux intrants agricoles et au conseil agricole, (ii) l’augmentation de l’activité industrielle, (iii) l’accroissement du trafic au port de Cotonou et des actions de promotion touristique. La croissance se réaliserait dans un contexte de maîtrise généralisée des prix. Le taux d’inflation se situerait autour de 2,0%, en dessous de la norme communautaire de 3,0% dans l’UEMOA. Ce niveau d’inflation maîtrisé serait, entre autres, en rapport avec les bonnes campagnes céréalières attendues pour les années 2025 et 2026 ainsi que les mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages. Ces projections intègrent les incertitudes liées aux tensions géopolitiques, tant au plan international qu’au plan sous-régional, ainsi qu’aux aléas climatiques.

Indicateurs macroéconomiques (2022-2026)

Un budget responsable et tourné vers l’avenir

En rapport avec les ambitions macroéconomiques, les ressources du budget de l’Etat devraient s’inscrire en hausse de 12,3% en moyenne annuelle sur la période 2026-2028 et les dépenses du budget de l’Etat connaîtraient aussi une progression moins importante que les recettes, de 11,4% sur la même période. Les principaux objectifs visés par le budget pluriannuel 2026-2028 se déclinent ainsi qu’il suit : i) porter le taux de contribution fiscale de 13,9% en 2025 à 14,4% en 2026 et 15,4% à l’horizon 2028 ; ii) stabiliser le ratio masse salariale sur recettes fiscales à un niveau compatible avec la norme communautaire de l’UEMOA autour de 30% en 2025 et sur le triennal 2026-2028 ; iii) préserver la soutenabilité budgétaire avec un niveau de déficit budgétaire, base ordonnancement (dons compris) en pourcentage du PIB de 2,9% en 2025 à 2,7% en 2026 et à 2,6% en 2028, en dessous de la norme communautaire; iv) maintenir la dynamique d’endettement maîtrisé en faisant passer l’agrégat de 52,2% en 2025 à 50,0% en 2026, grâce aux effets de la réduction du déficit budgétaire combinés à une gestion efficace de la dette.

Des priorités sociales et sectorielles renforcées Spécifiquement en matière budgétaire, les efforts d’investissements en cours dans les domaines de la santé et de la protection sociale, du développement du savoir et de la connaissance, du tourisme, de l’énergie, de l’eau, des transports et du numérique seront poursuivis et renforcés. Les allocations budgétaires pour l’année 2026 sont également orientées vers l’extension du projet de suppléments alimentaires au profit des femmes enceintes, allaitantes, ainsi que des enfants couvrant les 1 000 premiers jours après la naissance. En plus du volet nutrition, les actions visant la couverture totale des écoles maternelle et primaire publiques en cantines scolaires, l’accélération des réformes de l’enseignement technique, l’opérationnalisation de Sèmè-City, le renforcement et la modernisation du plateau technique sanitaire seront poursuivies. Un point d’attention sera accordé au déroulement des activités entrant dans le cadre des élections générales de 2026, pour lesquelles les ressources sont déjà entièrement mobilisées. En outre, le prochain triennal privilégiera, en matière de sécurité, l’installation de systèmes de vidéoprotection dans les grandes villes du pays, après la phase de recrutements d’agents par vague et la forte dotation des forces de défense et de sécurité d’engins et de vecteurs performants. Enfin, toutes les actions qui visent l’intégration des thématiques transversales et l’atteinte des cibles ODD pertinentes pour le Bénin sont privilégiées.

Une démarche inclusive Conformément au calendrier budgétaire, le projet de loi de finances, gestion 2026 est le fruit d’une série d’échanges techniques ayant impliqué les acteurs de la société civile et du secteur privé. Cette démarche, qui se fonde sur le cadre légal et réglementaire, a permis d’offrir des occasions propices pour discuter des propositions de mesures d’enjeux économiques et sociaux, afin de garantir une action publique plus efficace et durable.