Cette table ronde, la seconde après celle d’octobre 2016, s’est tenue le 20 avril 2018 de 8h30 à 10h 00 à la salle MC 2-800 du bâtiment principal de la Banque Mondiale à Washington. Elle constituait une opportunité pour les ministres chargés des finances de la zone francophone d’Afrique, pour partager les mesures concrètes pour la pérennisation et le renforcement de la transparence du budget avec les experts de la transparence fiscale et les investisseurs internationaux. Présidée par le Secrétaire d’Etat français auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, Monsieur Jean Baptiste LEMOYNE, elle a connu la présence effective de trois (03) des cinq (05) ministres des finances invités. Il s’agit de :
– Monsieur Romuald WADAGNI, Ministre chargé des finances du Bénin accompagné pour la circonstance de Monsieur Rodrigue CHAOU, Directeur Général du Budget (DGB), et de Monsieur Hugues LOKOSSOU, Assistant du Ministre ;
– des sieurs Sanogo et Amadou BA, respectivement, Ministres des finances de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.
– Le Mali était représenté par le Directeur Général du Budget. Seul le Burkina-Faso n’a pu répondre à l’invitation.
Les échanges ont été essentiellement par les interventions de la Société Civile des pays invités, de l’Agence Française de Développement (AFD), du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale, du Global Initiative Fiscal of Transparency (GIFT), de la Commission de l’Union Européenne et du Parlement français.

Dans le cadre de cette table ronde, au Bénin, les mesures de réformes déjà mises en oeuvre et celles qui sont envisagées pour améliorer le dispositif de transparence d’une part et les attentes vis-à-vis des partenaires d’autre part, se présentent comme suit :

Réformes déjà mises en oeuvre

• la publication sur les sites Web du Ministère de l’Economie et des Finances et de la Direction Générale du Budget de tous les documents budgétaires clés élaborés. A titre d’exemple, le Budget citoyen du Budget 2018 voté a été élaboré, publié et partagé avec les organisations de la Société Civile qui travaillent sur la transparence
budgétaire ;
• par rapport à l’exhaustivité des documents budgétaires, ont été publiées, à bonne date et en ligne, des informations beaucoup plus détaillées et en version « comic » sur le Projet de budget de l’exécutif, sur le Budget approuvé, et sur le rapport de fin d’année 2017, grâce à l’Unité de pilotage de l’amélioration de la transparence budgétaire et de la communication mise en place à cet effet. Mieux, la version citoyenne du budget adopté a été traduite dans les trois langues les plus parlées : Fon, Yoruba et Dendi ;
• notre pays a adhéré à l’initiative globale pour la transparence budgétaire (GIFT) en février et à CABRI en mars 2018.
• le site web de la Direction Générale du Budget a été également redynamisé avec la création d’un portail « Transparence budgétaire ». Nous sommes engagés à promouvoir les données ouvertes, en matière de transparence budgétaire, à travers l’outil BOOST dont le portail figure déjà sur le site web de la DGB.

Actions proposées pour améliorer la transparence budgétaire

En plus de ces efforts, nous prévoyons en 2018 de :

1. élaborer et publier le Rapport de milieu d’année 2018 dans un délai maximum de trois mois après la fin de la période de référence (c’est-à-dire pour la fin de septembre 2018) ;

2. impliquer directement des OSC ou faciliter leur engagement dans plusieurs phases du calendrier budgétaire, à partir des étapes suivantes : (a) l’élaboration du Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP) à travers le « Débat citoyen » ; (b) le Débat d’orientation budgétaire au Parlement ; (c) le vote du budget par le Parlement ;

3. organiser des émissions radio sur le Budget des citoyens avec débats, dans quatre langues locales, ainsi que des conférences publiques sur le budget sur toute l’étendue du territoire ;

Bien que les actions immédiates à mener pour la publication des documents budgétaires susmentionnés et l’introduction des mécanismes de participation publique auront, nous l’espérons, un effet positif sur notre performance lors de la prochaine Enquête sur le Budget Ouvert, nous nous emploierons également à renforcer l’institutionnalisation de ces pratiques à travers le calendrier budgétaire.

4. développer le Système National d’Intégrité pour combattre la corruption, par la promotion de la justice financière, le renforcement des capacités de la Chambre des Comptes en attendant sa mutation constitutionnelle en Cour des comptes et la transparence dans les audits des finances publiques.
Le Bénin compte adhérer à l’Open Government Partnership dans les prochaines années.

Soutiens attendus des partenaires techniques et financiers, l’IBP, GIFT et CABRI

1. la mise en place d’un programme de renforcement des capacités des agents du ministère de l’Economie et des Finances sur l’outil d’évaluation du budget ouvert aux fins de faciliter l’auto-évaluation

2. la mise en oeuvre effective du plan de jumelage avec la Guinée et éventuellement d’autres pays pour le partage d’expériences et des bonnes pratiques

3. la réalisation de l’état des lieux en matière de transparence budgétaire au Bénin avec le financement de l’UE.

Afin de pérenniser les actions engagées en matière de transparence budgétaire, il a été demandé aux partenaires techniques et financiers le soutien de l’unité d’amélioration de la transparence budgétaire et de la communication.