Béninoises et Béninois, Concitoyennes et Concitoyens, chers Compatriotes,
La loi de finances est le document qui retrace toutes les sources de revenus que l’Etat compte collecter (impôts, taxes et droits à payer par les citoyens et les entreprises), de même que les prêts et dons à mobiliser à l’intérieur du pays ou à venir de l’étranger, au cours d’une année pour financer les dépenses envisagées pour le bien-être de toute la population. C’est l’instrument le plus important dont dispose le Gouvernement pour réaliser ses ambitions, notamment l’investissement dans les infrastructures socioéconomiques et la mise en place des mesures à fort impact social. Le processus d’élaboration du projet de loi de finances par le Gouvernement et son vote par les Députés à l’Assemblée nationale est principalement encadré par la loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin telle que modifiée par la loi n°2019-40 du 07 novembre 2019, la loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances, le décret n°2015-035 du 29 janvier 2015 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques en République du Bénin et le décret n°2020-495 du 07 octobre 2020 portant approbation du calendrier de déroulement des travaux budgétaires.
Tous ces textes législatifs et règlementaires rendent le processus budgétaire ouvert à tous les citoyens, aux groupes de personnes marginalisées (les personnes à mobilité réduite), aux Organisations de la Société Civile, au secteur privé, aux confédérations et centrales syndicales, à la presse et aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF), etc. En effet, le processus d’élaboration du budget 2026 a été marqué par une série de séances techniques et de débats publics élargis aux acteurs de la société civile et du secteur privé. A ces occasions, les propositions d’enjeux économique et social ont été reçues, analysées et exploitées, conférant ainsi à la démarche d’élaboration du projet de loi de finances, un caractère participatif, inclusif et consensuel avec pour finalité la prise en compte des aspirations et préoccupations réelles et prioritaires des différentes couches de notre société (enfants, jeunes, adultes, personnes vivant avec handicap, personnes du troisième âge, etc.).
A l’instar des trois dernières années, en amont aux consultations citoyennes et en complément aux séances d’échanges pour la définition et le choix des priorités économiques et budgétaires pour l’année à venir en février de chaque année, le Gouvernement en respect des phases du calendrier budgétaire, a tenu du 24 au 27 mars 2025 les réunions techniques auxquelles a pris part la société civile (dont Social Watch Bénin, Maison de la Société Civile et Changement Social Bénin). Ce fut une occasion additionnelle pour la société civile d’appréhender les priorités sectorielles budgétaires et de présenter leurs doléances par secteur et par programme budgétaire, susceptibles d’impacter la vie des citoyens à inscrire dans la loi de finances 2026.
Le processus d’élaboration du projet de loi de finances, gestion 2026 a atteint son épilogue le 10 septembre 2025, date à laquelle le Conseil des Ministres a adopté le projet ainsi que le décret n°2025-530 du 10 septembre 2025, portant sa transmission à l’Assemblée nationale.
Comme il est de tradition, le Gouvernement vient, une fois encore, de respecter les dispositions de l’article 109 de la Constitution du 11 décembre 1990 et celles du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale en ce qui concerne le dépôt du projet de loi de finances de l’année, au plus tard une (01) semaine avant l’ouverture de la session d’octobre.
Concitoyennes, Concitoyens,
Pour la gestion 2026, les orientations budgétaires du Gouvernement s’inscrivent en continuité dans la mise en œuvre du PAG 2021-2026 avec pour finalités, plus d’égalité des chances et équité sociale dans la répartition des fruits de la croissance économique. A ce titre, la politique d’allocation vise à assurer l’accélération de la mise en œuvre des engagements découlant des objectifs de développement durable (dont la réduction des inégalités liées au genre, la préservation de la planète contre les effets du changement climatique, la promotion de l’emploi, etc.).
Au plan budgétaire, les ratios (dépenses de personnel/PIB), (dépenses de transfert/PIB) et (dépenses d’investissement/PIB) passeraient respectivement de 4,5%, 4,0 % et 7,1% attendus en 2025 à 4,2%, 3,8% et 7,9% en 2026. Cela reflète la volonté de l’Etat de maintenir des choix budgétaires durables en faveur de l’investissement et des mesures à fort impact social. Englobant toutes les initiatives et activités à impact social réalisées par le Gouvernement pour soutenir la réussite sociale et économique collective, les Dépenses à Sensibilité Sociale (DSS) sont relevées à 1 233,260 milliards de FCFA soit 42% des dépenses affectées au budget général.
En ce qui concerne la croissance économique et au regard de l’évolution prévisible de la conjoncture dans le monde, le rythme de création de la richesse au Bénin en 2026 devrait atteindre le niveau de 7,5% comme celui attendu à fin décembre 2025. Le taux de croissance économique projeté en 2026 est porté par la bonne dynamique dans l’ensemble des secteurs d’activité économique bénéficiant des initiatives et des investissements soutenus du Gouvernement.
Béninoises, Béninois,
Le projet de loi de finances pour la gestion 2026 s’équilibre en ressources et en charges à la somme de 3 783,984 milliards de FCFA contre 3 551,005 milliards de FCFA prévus dans la loi de finances initiale pour la gestion 2025. Il enregistre une hausse de 232,979 milliards de FCFA correspondant à un taux d’accroissement de 6,6%.
Pour la gestion 2026, les prévisions de recettes du projet de budget de l’Etat se chiffrent à 2 645,976 milliards de FCFA contre 2 367,383 milliards de FCFA prévus en loi de finances initiale pour la gestion 2025. La progression soutenue des ressources du budget de l’Etat sera portée par la consolidation des réformes structurelles et l’élargissement continu de l’assiette fiscale, notamment la fiscalisation du commerce électronique.
Spécifiquement, les recettes fiscales en 2026 seraient tirées, en l’occurrence, par les sources de recettes comme suit :
– les Impôts et taxes intérieurs sur les biens et services au niveau de la Direction générale des Douanes (+ 40 590,03 millions de FCFA) ;
– les recettes des impôts et taxes intérieurs sur les biens et services (+ 79 853,05 millions de FCFA) ;
– les recettes des Impôts sur les revenus, les bénéfices et les gains en capital (+ 76 588,45 millions de FCFA).
Les ressources provenant de l’extérieur seront, quant à elles, constituées par des dons, des appuis budgétaires et des emprunts.
Quant aux ressources de financement, d’un montant de 1 138,008 milliards de FCFA, elles seront mobilisées auprès des partenaires techniques et financiers et des investisseurs.
S’agissant des dépenses de l’Etat pour 2026, elles s’élèvent à 3 065,133 milliards de FCFA contre 2 778,519 milliards de FCFA ouverts en loi de finances pour 2025. Du point de vue financier, la hausse des dépenses publiques résulte non seulement des options budgétaires prises par l’Etat afin de consolider les crédits d’investissements, mais aussi des dépenses de transfert aux ménages, ainsi que de la progression courante de la masse salariale en lien avec les recrutements stratégiques dans la fonction publique.
Spécifiquement, les dépenses ordinaires pour l’année 2026 enregistrent une hausse de 80,250 milliards de FCFA, passant à 1 724,650 milliards de FCFA contre 1 644,400 milliards ouverts en loi de finances initiale en 2025. Cette hausse est portée par l’élargissement de l’espace budgétaire réservé, entre autres, aux dépenses de personnel (1,7%), de fonctionnement (5,8%) et de transfert (5,1%) en lien avec les recrutements en cours, la consolidation des projets de filets sociaux et des dépenses d’exonération fiscale concédées pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement, elles s’établissent à 1 211,683 milliards de FCFA contre 1 010,319 milliards de FCFA en loi de finances pour l’année 2025. La hausse observée des crédits d’investissement est en lien avec la volonté du Gouvernement de poursuivre et d’achever ses nombreux projets dans les domaines essentiels et prioritaires.
Chers contribuables,
Les crédits ouverts dans le projet de budget de l’Etat, gestion 2026 sont prioritairement dédiés
au développement des infrastructures socioéconomiques dans tous les secteurs et l’intensification des mesures hautement sociales.
Dans la dynamique des années passées, les mesures envisagées en 2026 à fort impact social et les infrastructures socioéconomiques, parmi tant d’autres, se présentent comme suit :
- Mise à disposition des élèves, des manuels et cahiers d’activités de mathématiques et de français ;
- Couverture intégrale de la prise en charge des frais d’écolage des enfants à la maternelle et au primaire et des filles des séries scientifiques dans les lycées ;
- Poursuite des activités du programme de filets de protection sociale productifs dénommé GBESSOKE orienté vers des ménages en difficulté économique ;
- Poursuite de l’accessibilité des machines agricoles à prix subventionnés ;
- Consolidation du programme des cantines scolaires ;
- Densification des programmes de vaccination des enfants, de lutte contre le paludisme, de santé maternelle ;
- Poursuite de la mesure de gratuité des frais de scolarité des filles au secondaire ;
- Promotion et intégration des personnes en situation d’handicap ;
- Assistance aux personnes en situation de mendicité ;
- Mise à échelle du volet « assurance maladie » du projet Assurance pour le Renforcement du Capital humain (ARCH) et la consolidation du programme de micro-crédits ;
- Renforcement du mécanisme de FADeC-Fonctionnement en lien avec les exigences de la réforme de la décentralisation ;
- Mise en oeuvre du projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours, etc.
- Mise en oeuvre du projet de construction des Lycées techniques agricoles ;
- Mise en oeuvre des travaux de construction des Ecoles des Métiers de l’Energie et du Développement Durable, de l’Eau et de l’Assainissement, de la Menuiserie, du Bois et de l’Aluminium, de l’automobile et des équipements industriels, du Bâtiment et des Travaux Publics, du numérique, de la mode et du vêtement, du Tourisme Hôtellerie et Restauration ;
- Poursuite de l’autonomisation énergétique du pays et de la sécurisation des approvisionnements pour un accès universel et sécurisé à l’électricité ;
- Vers le renforcement du dispositif mis en place pour la disponibilité d’eau potable pour tous (poursuite et achèvement des travaux de réalisation et de renforcement des systèmes
d’alimentation en eau potable en cours, démarrage des travaux de réalisation des infrastructures hydrauliques dans les villes non encore couvertes et les villes faiblement desservies par la SONEB, développement de systèmes et des approches pour une utilisation responsable et durable des ressources en eau, réhabilitation et densification des réseaux d’adduction d’eau potable dans les zones rurales, mise en place des infrastructures d’eau potable dans les écoles à cantine, densification des systèmes d’alimentation en eau potable dans les périphéries des villes à forte vitesse d’extension) ; - Poursuite du projet de réhabilitation et d’aménagement des voiries des villes (Asphaltage) ;
- Poursuite de la modernisation de la gestion des déchets solides ménagers ;
- Appui à l’accessibilité aux intrants de qualité et adaptés aux zones agroécologiques pour les filières végétales prioritaires ;
- Poursuite de la mise en œuvre du Programme de Modernisation des Espaces Publics de Protection Sociale et de Promotion du Genre.
Citoyennes, citoyens,
Le Gouvernement veut continuer à renforcer la transparence dans la gestion des fonds publics et à promouvoir davantage de mécanismes garantissant la mobilisation des recettes aux fins de la mise en œuvre réussie de l’ensemble de ses programmes et initiatives dans les domaines d’intérêt économique et social pour toute béninoise et béninois.
Sans augmenter les taux d’impositions existantes ni créer de nouvelles taxes, les principales mesures fiscales pour 2026 en soutien aux entreprises, aux ménages et au financement du développement des collectivités locales, comprennent entre autres :
- Réduction du taux de la Taxe de Statistique (T.STAT) lors de la réexportation des produits pétroliers et le transit des matières premières de 5% à 1% de la valeur en douanes des produits.
- Exonération sur les équipements neufs importés par les Petites et Moyennes Entreprises ne bénéficiant pas d’un régime fiscal dérogatoire.
- Exonération des droits et taxes sur l’exportation d’une partie de soja après la période de campagne.
- Modification de l’article 247 du code général des impôts en vue d’étendre la déduction de la TVA d’amont à celle grevant les frais d’achat de carburant utilisé par les véhicules et engins affectés à la réalisation de l’objet social.
- Dispense de pénalité de retard accordée aux contribuables débiteurs de la taxe foncière unique qui payent l’intégralité de leur dette avec pour but d’aider les citoyens concernés à apurer les arriérés fiscaux et promouvoir le civisme fiscal.
- Dispense de pénalité de retard accordée aux contribuables non connus de l’administration fiscale qui souscrivent spontanément, pour la première fois, leurs déclarations en régularisation des affaires réalisées au titre des exercices antérieurs.
- Exonération des véhicules neufs importés, fabriqués ou vendus en République du Bénin pour maintenir le cap sur la promotion des moyens de transport modernes afin de soutenir la dynamique de développement durable impulsée par le Gouvernement, notamment dans les grandes villes du pays. Cette mesure permettra non seulement de renouveler le parc automobile béninois, mais aussi et surtout de réduire l’émission du CO2, les cas d’accidents de la circulation et la dégradation rapide des voies bitumées, etc.
- Exonération sur les récipients pour gaz comprimés ou liquéfiés pour garantir la poursuite de la préservation de l’environnement à travers l’accès à moindre coût des récipients pour gaz comprimé et les accessoires pour gaz domestique.
- Exonération sur les équipements et matériaux neufs ainsi que les matériaux locaux destinés à la construction ou à la rénovation des stations-service, des stations-trottoir, des cuves à pétrole et à
gasoil pour garantir la poursuite de la dynamique de construction et de promotion des stations-services modernes et lutter ainsi contre le trafic illicite des produits pétroliers, source d’incendies et d’évasion fiscale. - Exonération sur les aéronefs, aérostats et leurs pièces de rechange importés en République du Bénin pour poursuivre les efforts allant dans le sens de la consolidation de l’écosystème nécessaire à l’éclosion et au développement du tourisme, secteur encore peu exploité et pourtant identifié comme l’un des piliers pour la relance durable de l’économie béninoise.
Chers Compatriotes, les ambitions du Gouvernement ainsi développées et pour lesquelles des moyens financiers adéquats sont affectés aux différents départements ministériels, seront concrétisées dès que les Honorables Députés à l’Assemblée nationale auront adopté le projet de loi de finances soumis à leur examen et vote.
Vive le Bénin !
Vive la transparence dans l’action publique !
Je vous remercie.










