Après une amélioration de 2,8% en 2019, l’économie mondiale a connu une forte récession en 2020, avec un Produit Intérieur Brut qui a chuté de 3,1% par rapport à 2019, en lien principalement avec les effets de la pandémie de la COVID-19. Toutefois, cette tendance s’est renversée en 2021, se traduisant par une remontée de la croissance à 6,1%, favorisée notamment par l’ouverture progressive des frontières, la poursuite de la mise en œuvre des mesures de soutiens budgétaires et monétaires, les subventions accordées aux entreprises ainsi que les avancées dans les campagnes de vaccination contre la COVID-19.

Au plan régional, la région de l’Afrique au Sud du Sahara n’est pas restée en marge de cette reprise de l’économie. La croissance s’est affichée dans cette région à 4,5% contre une récession de 1,7% en 2020. Pour 2021, le taux de croissance de la zone UEMOA s’affiche à 5,6% contre 1,8% en 2020. Au Nigeria, la reprise de l’activité en 2021 permet d’estimer la croissance à 3,6% en 2021 après -1,8% en 2020, portée par la hausse du cours et de la production de pétrole et un rebond généralisé dans les autres secteurs de l’économie.

Au plan national, le taux de croissance est estimé à 7,2% en 2021 contre une prévision de 7,0% faite en octobre 2021 et une estimation de 3,8% en 2020. Cette accélération de la croissance est soutenue par la mise en œuvre du PAG-2021-2026, notamment dans son volet infrastructure, la reprise de l’activité au plan mondial et l’ouverture des frontières du Nigeria.

En ce qui concerne les finances publiques, le déficit budgétaire en pourcentage du PIB s’est affiché à 5,7% en 2021 contre une prévision de 6,5% et une réalisation de 4,7% en 2020.
S’agissant des échanges extérieurs, les opérations commerciales entre le Bénin et le Reste du Monde (RDM) affichent un déficit structurel. Sur la période 2019-2021, ce déficit est ressorti en moyenne à 4,1% du PIB. Quant au solde courant, il s’est affiché à -4,3% du PIB en 2021 contre -1,7% du PIB en 2020 et -4,0% du PIB en 2019. Toutefois, ce déficit est entièrement couvert par les capitaux extérieurs nets reçus, avec pour conséquence, un solde global excédentaire de 6,1% du PIB, en moyenne sur la période sous revue.
La situation monétaire, sur la période 2019-2021, a été caractérisée par une expansion de la masse monétaire (+13,2% en moyenne), en lien avec la progression des actifs extérieurs nets (+22,5% en moyenne).
A l’instar des finances publiques de l’administration centrale, les situations financières des collectivités locales, des entreprises publiques et des organismes de sécurité sociale affichent une nette amélioration sur la période 2019-2021.

L’année 2022 serait marquée par une décélération de la croissance mondiale, amplifiée par la crise russo-ukrainienne. Selon les projections du FMI datant de juillet 2022, la croissance mondiale devrait passer de 6,1% en 2021 à 3,2% en 2022 alors qu’elle était envisagée à 3,6% par l’institution en avril 2022.

nationale. Cette crise aurait également des effets sur les prix. Ainsi, le taux d’inflation pourrait s’établir au-delà des 2,0% prévus dans le budget 2022.
En perspective, la conduite de la politique économique sur la période 2023-2025 reposera sur le Programme d’Action du Gouvernement 2021-2026, dont la finalité est d’assurer le progrès du Bénin en ce qui concerne les cibles ODD pertinents pour le pays. Afin de renforcer les chances de succès du programme, le gouvernement a conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI), le 08 juillet 2022, un programme économique et financier de 42 mois au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (MEC).
Sur cette base, la croissance de l’économie devrait rester vigoureuse en s’affichant à 6,5% en 2023 contre 6,0% en 2022, dans un contexte marqué par une détente des prix.

Au niveau des finances publiques, en matière fiscale, la politique restera orientée vers la sécurisation des recettes, l’élargissement de la base imposable et l’amélioration des services rendus aux contribuables. En matière de dépenses, la politique se focalisera principalement sur le financement efficient des priorités du Gouvernement. Elle visera à renouer avec la consolidation budgétaire, de manière à opérer un retour progressif vers le respect du critère clé de convergence de l’UEMOA dès 2024. Sur cette base, le déficit budgétaire en pourcentage du PIB ressortirait à 2,9% en 2024 contre 4,3% en 2023 après 5,9% en 2022.

S’agissant des entreprises publiques, l’État continuera à veiller à leur bonne gestion pour poursuivre avec les résultats satisfaisants enregistrés depuis 2016.
Il en est de même des organismes de sécurité sociale. A cet effet, l’État est engagé dans la maîtrise du déficit du Fonds National des Retraites du Bénin (FNRB) et la consolidation des excédents de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Du côté des collectivités locales, en se référant au défi relatif à l’atteinte des 15% du Budget Général affecté à ce secteur à l’horizon 2030, l’État renforcera, au cours de la période 2022-2024, les transferts aux communes afin de soutenir les efforts d’amélioration des conditions de vie des populations à la base.
Enfin, l’ensemble des interventions de l’État se fera de manière à préserver la viabilité de la dette et la soutenabilité des finances publiques.

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