L’activité économique mondiale, après avoir connu une forte récession en 2020 du fait de la pandémie de la COVID19 a rebondi en 2021 pour atteindre un taux de croissance de 6,2% contre une contraction de 3,1% en 2020. Mais, elle devrait ralentir en 2022 à 3,4%, en lien principalement avec les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale.
Au plan régional, le taux de croissance de la zone UEMOA s’est accéléré de 1,7% en 2020 à 5,9% en 2021 et devrait légèrement ralentir à 5,7% en 2022. Cette tendance appréciable de l’activité économique de l’Union, est en lien avec la
bonne tenue de tous les secteurs de l’économie et l’intensification des investissements dans les Etats-membres. L’économie nigériane a connu une croissance de 3,6% en 2021 après une contraction de 1,8% en 2020. Bien qu’en ralentissement par rapport à 2021, elle devrait rester vigoureuse en 2022 en affichant un taux de croissance de 3,3%,
grâce aux efforts déployés par le Gouvernement pour résoudre les problèmes d’insécurité dans le secteur pétrolier, dans un contexte marqué par la flambée des prix des produits pétroliers. Au plan national, le taux de croissance est estimé à 6,3% en 2022 contre une prévision de 6,0% inscrite dans la Loi de Finances Rectificative, gestion 2022 et une estimation de 7,2% en 2021. Ce dépassement des prévisions, dans un contexte marqué par la crise russoukrainienne, traduit la résilience de l’économie béninoise face aux chocs exogènes. Cette croissance est notamment tirée par l’intensification de l’activité dans les industries qui ont enregistré de nouvelles installations en 2022 ainsi que le
dynamisme de l’activité de construction, en lien avec la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement. En ce qui concerne les finances publiques, le déficit budgétaire en pourcentage du PIB s’est affiché à 5,5% en 2022 contre une prévision de 5,9% et une réalisation de 5,7% en 2021. S’agissant des échanges extérieurs, les opérations entre le Bénin et le Reste du Monde (RDM) affichent en 2022 une dégradation du déficit courant qui s’est établi en pourcentage du PIB, à 5,6% contre 4,1% en 2021, en rapport avec la crise russo-ukrainienne. Toutefois, ce déficit est entièrement couvert par les capitaux extérieurs nets reçus, avec pour conséquence, un solde global excédentaire de 0,1% du PIB.
A l’instar de l’administration centrale, lesnsituations financières des collectivités locales, des entreprises publiques et des organismes de sécurité sociale affichent une nette amélioration sur la période 2020-2022.
Pour l’année 2023, il est attendu la poursuite du ralentissement de la croissance économique mondiale. Selon le FMI, le taux de croissance mondiale devrait passer de 3,4% en 2022 à 2,8 % 2023. Cette décélération, moins prononcée que celle de 2022, serait liée au relèvement des taux par les banques centrales pour contrer l’inflation, en particulier dans les pays avancés, ainsi qu’à la guerre en Ukraine. Au plan national, le taux de croissance s’établirait à 6,5%, comme anticipé dans la Loi de Finances, gestion 2023. Il serait porté par l’ensemble des secteurs, à travers notamment le renforcement de l’activité au niveau de la branche « industries » et l’ouverture de nouveaux grands chantiers de construction prévus au titre du PAG 2021-2026. En perspective, la conduite de la politique économique sur la période 2024-2026 reposera sur le Programme d’Actions du Gouvernement 2021-2026, dont la finalité est d’accroître durablement le bien-être social de la population. Afin de renforcer les chances de succès du programme, le Gouvernement a conclu avec le FMI, le 08 juillet 2022, un programme économique et financier de 42 mois au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (MEC). Sur cette base, la croissance de l’économie devrait rester vigoureuse en s’affichant à 6,5% en 2024 avant de revenir à son potentiel autour de 6,0% à l’horizon 2026.
Au niveau des finances publiques, la stratégie globale vise à renouer avec la consolidation budgétaire, de manière à
atterrir progressivement vers la norme communautaire de 3,0% en passant de 4,3% en 2023 à 3,7% en 2024 puis 2,9%
en 2025. En matière fiscale, la politique restera orientée vers la sécurisation des recettes, l’élargissement de la base imposable et l’amélioration des services rendus aux contribuables. En ce qui concerne les dépenses, la stratégie sur le moyen terme consistera à privilégier davantage l’élargissement de l’espace budgétaire et le ciblage de la dépense en faveur du modèle social et de l’investissement. S’agissant des entreprises publiques, l’État continuera à veiller à leur bonne gestion pour poursuivre avec les résultats satisfaisants enregistrés depuis 2016. Il en est de même des organismes de sécurité sociale. A cet effet, l’État est engagé dans la maîtrise du déficit du Fonds National des Retraites du Bénin (FNRB) et la consolidation des excédents de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Du côté des collectivités locales, l’État continuera à renforcer les transferts aux communes afin de soutenir les efforts d’amélioration des conditions de vie des populations à la base. Enfin, l’ensemble des interventions de
l’État se fera de manière à préserver la viabilité de la dette et la soutenabilité des finances publiques.