Le Bénin a accueilli pour le compte du premier trimestre de l’année 2021, deux missions du Centre régional d’assistance technique du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Ces missions à distance concernent d’une part, la mise en œuvre du principe de la fongibilité et la revue du mécanisme de reports de crédits dans la gestion budgétaire en mode programme et d’autre part, des échanges d’immersion au profit des cadres de la République du Congo sur la budgétisation des investissements publics en autorisations d’engagements (AE) et en crédits de paiement (CP).
La promotion des bonnes pratiques pour l’efficacité de la dépense publique est devenue depuis quelques années, une préoccupation majeure pour l’administration budgétaire et financière béninoise. Engagée dans la mise en œuvre de la gestion budgétaire en mode programme avec entre autres repères, le renforcement de la pluriannualité des interventions publiques et la préservation de la soutenabilité budgétaire, la Direction générale du Budget travaille de façon continue à développer des outils et instruments pour asseoir une budgétisation des investissements publics en autorisation d’engagement (AE) et en crédits de paiement (CP).
Globalement la première mission a permis à l’administration béninoise :
- de renforcer les connaissances de ses cadres sur les bonnes pratiques en matière de gestion de report de crédits et de recours à la fongibilité des crédits ;
- d’opter pour l’anticipation des reports de crédits en année (n-1) à travers la reprogrammation des crédits dans la loi de finances en cours de construction pour préserver au mieux l’équilibre budgétaire et financier établi par le Parlement ;
- d’apprécier l’intérêt pour l’administration budgétaire de réactiver le cadre périodique d’élaboration et de suivi des engagements de l’Etat.
A cet effet, l’utilité de la revue de fin septembre avec les ordonnateurs a été mis en relief. Cette revue permet d’opérer un filtrage des dépenses publiques afin de déterminer de manière automatique les AE éligibles au recyclage à la suite, soit d’un retrait d’engagement, soit d’un retrait d’affectation ou même des dépenses ayant connu de service fait et qui peuvent potentiellement faire l’objet d’un report sur la gestion suivante en loi de finances.
Quant à la mission en administration comparée avec la République du Congo, les échanges ont favorisé des partages d’expériences et de bonnes pratiques entre praticiens de la planification, du budget et de la passation des marchés publics, notamment dans la nécessaire collaboration et complémentarité entre les fonctions dans la chaîne PPBS et plus spécifiquement dans le pilotage du processus de sélection et d’inscription des projets d’investissement public au budget de l’Etat. Au cours de ces échanges, un accent particulier a été mis sur la revue indépendante des évaluations ex-ante, qui est un prolongement des réunions techniques et visant à assurer le caractère soutenable des projets à inscrire au Programme d’Investissement Public. Les travaux ont été clôturés sur une bonne note d’espoir aux parties impliquées dans ces missions notamment les autorités du Centre régional d’assistance technique du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Afrique Centrale qui comptent multiplier ces échanges entre pairs vers d’autres pays de l’Afrique.