Résumé exécutif
La présente note est élaborée en application de la loi organique relative aux lois de finances qui prescrit le renforcement de l’information budgétaire au profit de parlement afin d’outiller ce dernier à jouer pleinement en toute connaissance de cause son rôle de contrôle des actions du Gouvernement. Elle vise à rendre compte des efforts déployés par le Gouvernement du Bénin pour aligner ses dépenses publiques sur les enjeux climatiques. En effet, face aux effets néfastes des changements climatiques qui impactent gravement son économie, le Bénin a mis en place une série de réponses stratégiques en accord avec ses engagements internationaux. Ces initiatives visent à anticiper et à atténuer les conséquences de ce phénomène mondial.
Au regard des problématiques que constituent les changements climatiques, le Bénin s’est doté d’instruments et se donne des moyens pour surmonter ces défis contemporains qui affectent son
économie et sa population déjà fragilisées par les tensions géopolitiques qui sévissent au plan internationale et l’insécurité grandissante à ses frontières marquée par le terrorisme qui le touche. En termes d’instrument stratégique mis en place, prévaut la loi n° 2018-18 du 06 août 2018 prise pour la gestion des changements climatiques appuyée d’une politique climat qui, loin de négliger le volet atténuation, met l’accent sur les mécanismes d’adaptation destinés à renforcer la résilience des populations vulnérables. Ce dispositif s’adosse un cadre institutionnel qui oriente et pilote la politique climat en respect des orientations nationales au plan juridique et politique et les accords internationaux qui les sous-tendent.
Au plan budgétaire la traduction de ces efforts se matérialise par des enjeux climatiques liés au
climat dans le budget via le mécanisme de budgétisation sensible au climat. Cet outil a vocation
à inclure dans le budget les mesures permettant de promouvoir le climat dans les recettes et les
dépenses.
Cet exercice débuté depuis la gestion 2023 se poursuit et se renouvelle pour la gestion 2025 qui
s’annonce un peu plus verte. L’analyse du budget 2025 a porté sur les dotations allouées aux
projets et programmes des secteurs les plus vulnérables aux changements climatiques, identifiés
dans le Plan National d’Adaptation. Ces secteurs incluent l’agriculture, la santé, l’énergie, l’eau,
les infrastructures, la zone côtière et le tourisme. Ce périmètre a été élargi au ministère des secteurs de finances, de la sécurité, de la défense et des affaires sociales qui participent au renforcement de la résilience des populations. L’évaluation s’est concentrée sur les tendances des dépenses climatiques prévues sur la période 2025-2027, en analysant leur structuration selon les volets adaptation et atténuation et en évaluant leur poids relatif dans les budgets des ministères responsables de ces secteurs. Ainsi au titre de la loi de finances, gestion 2025, les crédits climat ouverts pour donner effet à la politique climat, s’établit à 640 664,4 millions de francs CFA en crédits de paiement contre 550 924,6 millions de FCFA pour 2024, induisant une hausse de 89 739,7 francs CFA, soit 16,29%. Elle est répartie en dépenses d’atténuation pour 98 256,5 FCFA contre 542 407,8 FCFA quant à la couverture des mesures d’adaptation.
Le volume de crédit climat consenti par le Gouvernement au titre de la gestion 2025, représente
plus de 63,4% de l’ensemble des projets d’investissement public pour 2025.
De même, la projection sur le triennal 2025-2027, montre une tendance haussière illustrant la
volonté de l’État à respecter ces engagements en matière de climat et à maintenir le cap jusqu’en
2030 où intervient l’échéance de l’agenda relatif aux objectifs de développement durable dont
le climat sera évalué.
La configuration présentée par la courbe des crédits consacrés à l’adaptation d’une part et à l’atténuation d’autre sur le triennal 2025-2027 est conforme au choix stratégique du Bénin qui priorise l’adaptation par rapport à l’atténuation. En effet, le Bénin émeut moins de gaz à effet de serre, responsables des changements climatiques mais subit le contre coup de ce phénomène qui l’affecte. Ce choix est réaffirmé par les différentes évaluations en matière du Bénin dont le rapport sur les changements climatiques et l développement du Bénin (CCDR) réalisé par la Banque mondiale.