RÉSUMÉ EXÉCUTIF
CONTEXTE ÉCONOMIQUE NATIONAL D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE ET PERSPECTIVES
L’activité économique se déroule en 2023 dans un contexte marqué principalement par :
- le renforcement du tissu industriel à travers la poursuite de l’installation de grandes unités industrielles à Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ) et autres zones industrielles ;
- l’ouverture des grands chantiers de construction des infrastructures socio-économiques prévus au titre du PAG 2021-2026 ;
- la poursuite, l’accélération et l’achèvement de la construction du pipeline Bénin-Niger.
Des faits socio-économiques importants, caractérisés prioritairement par les menaces sécuritaires dans la région, la hausse généralisée des prix en raison, entre autres, des effets néfastes conjugués des séquelles de la crise sanitaire de Covid-19 et de la suspension de l’accord céréalier entre la Russie et l’Ukraine avec impact sur les échanges commerciaux, la fermeture des frontières et l’arrêt des échanges commerciaux avec le Niger suite aux sanctions de la CEDEAO au lendemain du coup d’Etat militaire, et de la suspension des subventions de l’Etat nigérian aux produits hydrocarbures, sont pris en compte dans le déroulement des opérations budgétaire et financière au cours de la période.
Au regard des perspectives économiques mondiales pour 2023 et en tenant compte des estimations de 2022 ainsi que de la conjoncture économique au plan national au premier trimestre de l’année 2023, la croissance devrait ressortir à 6,5% en 2023, comme prévu dans la Loi de Finances, gestion 2023. Même si cette croissance reste globalement inchangée, des écarts peuvent être notés au niveau des croissances sectorielles.
RÉALISATION DES RECETTES BUDGÉTAIRES ET PERSPECTIVES
A fin juin 2023, les recettes budgétaires recouvrées s’élèvent à 950 844,3 millions de FCFA sur une prévision à mi-parcours de 875 652 millions de FCFA, ce qui correspond à un taux de mobilisation de 108,6%. En comparaison aux prévisions annuelles qui sont de 1 840 000 millions de FCFA, le niveau de réalisation des recettes du budget de l’Etat a atteint 51,7%.
La performance observée (écart de réalisation de 8,6 points de pourcentage par rapport à l’objectif semestriel) est principalement le fruit : (i) des réformes fiscales et non fiscales centrées sur l’élargissement de l’assiette fiscale et la dynamique de consommation et (ii) des investissements massifs dans les secteurs clés de l’économie en cours de réalisation depuis 2016.
Concrètement, il s’agit des actions de réformes comprenant :
– la digitalisation des services offerts par les régies,
– la généralisation des machines électroniques certifiées de facturation,
– l’interconnexion des bases des contribuables,
– l’exemption de pénalité pour les déclarations spontanées des opérations antérieures et
– le renforcement de la qualité du management au niveau des administrations financières.
Tenant compte des effets des bonnes performances économiques attendues à fin décembre 2023 et au regard des réformes structurelles en cours dans les administrations financières pour une mobilisation accrue des recettes de l’Etat, le niveau de recouvrement des ressources du budget de l’Etat (y compris budget annexe et comptes d’affectation spéciale) atteindrait 109,5% des prévisions annuelles initiales de 1 840 000 millions FCFA.
Somme toute, le niveau de réalisation des ressources de la loi de finances s’établirait à 105,7% des prévisions annuelles. Il se dégage une hausse de 174 285 millions de FCFA, exclusivement justifiée par l’augmentation attendue des recettes des régies financières.
EXÉCUTION DES DÉPENSES BUDGÉTAIRES ET PERSPECTIVES
Pour faire face aux enjeux de développement économique et social couplés avec les aléas tels que rappelés ci-haut, le Gouvernement n’a pas manqué d’apporter des réponses budgétaires appropriées afin de soutenir le pouvoir d’achat des populations. Il s’agit d’un paquet de mesures décidées par le Gouvernement visant à contenir la hausse des prix de l’énergie, des produits de grande consommation et des intrants agricoles face à l’inflation au moyen d’instruments fiscaux, de transferts monétaires et des subventions de l’Etat.
Concrètement, sous l’angle social, il convient de noter également que les engagements sociaux de l’Etat sont bien tenus au cours de la période. L’indice de la sensibilité sociale des dépenses (Dépenses sociales prioritaires) convenu avec le Fonds Monétaire International (FMI) ressort à fin juin, à 55,6 milliards de FCFA en termes d’ordonnancement sur un objectif au premier semestre de 50,9 milliards de FCFA.
Les dépenses budgétaires exécutées à fin juin 2023, comprenant les activités effectuées par les ministères et institutions de l’Etat, le Fonds national des Retraites du Bénin ainsi que les opérations des services publics sur les comptes d’affectation spéciale, s’établissent en engagement à 1 260 691,6 millions de FCFA, et en ordonnancement à 1 228 237,8 millions de FCFA sur une prévision semestrielle de 1 019 374 millions de FCFA. Elles sont respectivement en hausse de 241 317,8 millions de FCFA et 208 863,9 millions de FCFA.
Par rapport aux prévisions annuelles de montant 2 346 400 millions de FCFA, elles correspondent respectivement à un taux d’engagement de 53,7% et un taux d’ordonnancement de 52,3%.
La performance financière observée dans la consommation des crédits budgétaires est liée notamment à la mise en oeuvre des activités après la validation des Plans de Travail Annuels, des plans de passations des marchés publics et des Plans de Consommation des Crédits au premier trimestre. Toutefois, des efforts doivent être consentis pour atteindre les objectifs prévisionnels annuels.
Sur la base de la bonne tendance qui s’est observée au premier semestre 2023 dans la consommation des crédits d’investissement et la mise en oeuvre des mesures sociales d’une part, et de la dynamique d’exécution des plans d’engagement et de passation des marchés publics mis en place dans les ministères d’autre part, le niveau d’ordonnancement des dépenses du budget de l’Etat atteindrait 100,1% des prévisions de départ en fin de décembre 2022, soit une prévision actualisée de 2 349 224 millions de FCFA.